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Page:Scott - Oeuvres de Walter Scott, trad Defauconpret, 1836.djvu/450

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semble être totalement abandonné aux poètes. Le poëme si parfaitement beau de Lochiel[1] vient naturellement à la mémoire du lecteur.

Note b. ― Paragraphe xxviii.

Ces deux fils d’Anak sont fameux dans les livres de chevalerie : le premier est bien connu des admirateurs de l’Arioste, sous le nom de Ferran ; il fut un des antagonistes de Roland, et tué par lui dans un combat singulier. Le roman de Charlemagne lui attribue des formes on ne peut pas plus gigantesques.

Ascapart ou Ascabart joue un rôle important dans l’histoire de sir Bevis de Hampton, par qui il fut vaincu. Son effigie peut être vue encore sur un côté de la porte de Southampton, dont l’autre est occupé par sir Bevis lui-même.


CHANT SECOND.

Note c. — Paragraphe xii.

Cet attentat dont Roderic est ici accusé n’était pas rare à la cour d’Écosse, où la présence du souverain ne pouvait prévenir l’effusion du sang.

Note d. Paragraphe xv.

Les anciens guerriers, dont l’espoir et la confiance reposaient presque entièrement sur leur épée, avaient l’habitude d’en tirer des présages, surtout de celles qui étaient enchantées ou fabriquées par l’art des magiciens. Nous renvoyons aux romans et aux légendes du temps. Bartholin (De causis contemptæ a Danis adhuc gentilibus mortis) raconte l’histoire de la merveilleuse épée Skofnung, qui fut trouvée dans un tombeau royal par un pirate. Je citerai une anecdote qui a aussi son mérite en fait de merveilleux.

Un jeune gentilhomme s’égara dans les faubourgs d’une ville capitale d’Allemagne, où l’approche d’un orage le força de se réfugier dans une maison voisine. Il frappa à la porte ; elle lui fut ouverte par un homme de haute taille, d’un aspect féroce et dans un costume dégoûtant. L’étranger fut introduit dans une chambre dont les murs étaient garnis de sabres, de haches, et de machines qui semblaient former un véritable arsenal d’instrumens de tortures. Il hésitait à entrer, lorsqu’un sabre tomba de son fourreau. Son hôte le regarda alors avec un air si extraordinaire, que le jeune homme ne put s’empêcher de lui demander son nom, sa profession, et ce que voulait dire l’expression de sa figure. Je suis, répondit cet homme, le bourreau de la ville, et l’incident que vous avez observé est un présage certain que je dois un jour, dans les fonctions de mon emploi, vous trancher la tête avec cette lame qui vient d’abandonner spontanément son fourreau.

Le jeune homme ne se soucia pas de demeurer long-temps chez son hôte ; mais s’étant trouvé dans une émeute, quelques années après, il fut décapité par le bourreau, et avec le sabre qu’il avait vu chez lui.

  1. Par Campbell, auteur des Plaisirs de l’Espérance et de Gertrude de Wyoming.