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ACTE DEUXIÈME

Un petit salon élégant. — Porte au fond ; deux portes latérales. Au fond, à droite, une croisée ; sur le premier plan, du même côté, une petite porte secrète, et de l’autre côté, un canapé.


Scène PREMIÈRE.

LE MARQUIS, assis à droite, près d’une table couverte de cartons, d’étoffes déployées, etc. Un Valet de chambre achève de rhabiller, tandis qu’un autre est debout près de la table.
LE MARQUIS, tenant un écrin et un carton, s’adressant au domestique qui est debout.

Je choisis décidément cet écrin et ces dentelles ! porte-les sur la toilette de ma mère. Le reste, on le rendra demain aux marchands qui les ont envoyés… tu m’entends ? (Le domestique sort par la porte à droite. Avec impatience.) Et toi, Jasmin, as-tu enfin achevé me m’habiller ? (Il se lève, ôte sa robe de chambre qu’il jette sur un fauteuil, et Jasmin lui passe son habit et lui présente une épée.) Non, l’autre… celle à poignée de brillants ? (Tout en mettant son épée, il dit avec humeur :) Voilà bien une idée de grandes dames ! nos duchesses, nos marquises et ma mère elle-même !… vouloir que je leur donne un bal, moi garçon, dans mon hôtel… pour le purifier sans doute ! quant à moi, ce que je trouve de plus ennuyeux au monde… (Se retournant avec impatience vers Jasmin.) Laisse-moi ! tu vois bien