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MANON, le regardant.
- Alors, pourquoi cet air sombre, mon amoureux ?
(Elle lui tend la main que Desgrieux saisit avec transport.)
DESGRIEUX.
Deuxième couplet.
- O charmante maîtresse,
- Qu’avec loi la tristesse
- S’envole sans retour !
- O fée enchanteresse !
- Tout pour un jour d’ivresse
- Tout pour un jour d’amour !
- L’univers est à moi,
- Tu m’aimes !… je suis roi !
(A la fin de ce couplet, on frappe légèrement à l’une des portes dont Manon a tiré les verrous.)
DESGRIEUX.
- Écoute donc !… on a frappé…
MANON.
- Qu’importe ?
(Gaiement.)
- Je n’y suis pas ! j’ai défendu ma porte !
Ensemble.
MANON et DESGRIEUX, reprenant à demi-voix le premier couplet.
- Lorsque gronde l’orage,
- Qui dans le voisinage
- Sème partout l’effroi,
- Qu’il est prudent et sage
- D’être dans son ménage
- Et de souper chez soi !
MANON.
- Buvez, buvez, mon roi,
- C’est à vous que je boi !