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DUROZEAU, l’interrompant.
––Je la connais ! Monsieur !… La justice, d’ailleurs,
––Saura l’interroger ! c’est là son ministère !

(Au sergent, montrant Desgrieux.)

––Quant à lui, tous délais deviendraient superflus…
––Emmenez-le, sergent… car son affaire est claire !
––Frapper son colonel !…
LE MARQUIS, à part.
––Frapper son colonel !… Non, je ne l’étais plus !

(Il se soulève des bras de ses amis, tire de son sein l’engagement de Desgrieux et le déchire en morceaux sans qu’on l’aperçoive.)

Ensemble.
MANON.
–––––––––Grâce pour lui… grâce !
–––––––––La mort le menace,
–––––––––J’implore sa place
–––––––––Et son châtiment !

(Aux soldats qui veulent l’entraîner.)

–––––––––Mais qu’on nous sépare,
–––––––––Ah ! c’est trop barbare !
–––––––––Ma raison s’égare,
–––––––––C’est trop de tourment !
DESGRIEUX.
–––––––––Eh bien ! point de grâce !
–––––––––La mort me menace !
–––––––––Je l’attends en face,
–––––––––Frappez hardiment !

(Aux soldats.)

–––––––––Mais qu’on nous sépare,
–––––––––Ah ! c’est trop barbare !
–––––––––Ma raison s’égare,
–––––––––C’est trop de tourment !
LESCAUT.
–––––––––Pour ma noble rare !
–––––––––Ah ! quelle disgrâce
–––––––––De perdre une place