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MANON.
––––––––––Pardonnez-nous !
DESGRIEUX.
––Le malheur châtia notre coupable flamme.
MANON.
––––––––––Pardonnez-nous !
DESGRIEUX.
––Accepte nos serments, et qu’elle soit ma femme !

(Les harpes retentissent à l’orchestre comme annoncent la réponse qui descend du ciel.)

MANON, avec exaltation.
––––––––Sa femme !… je suis sa femme !
––––––––––Comme un doux rêve.
––––––––––Ce jour s’achève. !
––––––––––Mon cœur s’élève
––––––––––Vers l’Eternel !
––––––––––Je suis sa femme !
––––––––––Je sens mon âme.
––––––––––Rayon de flamme,
––––––––––Monter au ciel.
––––––––Oui… je vais… moi, ta femme,
––––––––T’attendre dans le ciel !

(Sa voix expire, sa tête tombe sur sa poitrine.)

DESGRIEUX, au désespoir, se jette sur son corps, baise ses mains, ses cheveux, la regarde, lui parle et veut se faire entendre d’elle.
––Manon ! Manon… c’est moi qui t’appelle et qui t’aime ;
––––Écoute-moi !… réponds !

(Avec désespoir.)

––––Écoute-moi !… réponds ! Soins superflus
––––Rien ! rien !… ton cœur du moins…