À ceux qui manquent d’aptitude.
Monsieur, vous le prenez bien haut !
Pardon !… Allez vous demain au bal de la reine ?
Monsieur !…
Dansez-vous avec elle ?… Les quadrilles sont-ils de votre composition ?
Je saurai ce que signifie ce persiflage !
Vous m’accusiez de le prendre trop haut !… Je descends ; je me mets à votre portée.
C’en est trop !
Taisez-vous donc ! je crois que cela recommence[1].
Encore ! Est-ce que cela n’en finira pas ?… c’est insupportable !
Ah ! mon Dieu ! tout est perdu !… Ah ! mon père !…
Scène IV.
Rassurez-vous ! ces cris que l’on entend dans le lointain n’ont plus rien d’effrayant.
Je le disais bien !… cela ne pouvait pas durer !
Tout est donc terminé ?
Pas encore ! mais cela va mieux.
Ah ! mon Dieu !…
On avait beau répéter à la multitude que l’on n’avait pas attenté a la liberté de Burkenstaff, que lui-même, sans doute par prudence ou par modestie, avait voulu se dérober aux honneurs qu’on lui préparait, et se soustraire à tous les regards.
Au moment d’un triomphe, ce n’est guère vraisemblable.
Je ne dis pas non ; aussi on aurait eu peut être de la peine à convaincre ses partisans, sans l’arrivée d’un régiment d’infanterie, sur lequel nous ne comptions pas, et qui, pour se rendre à sa nouvelle garnison, traversait Copenhague tambour battant et enseignes déployées. Sa présence inattendue a changé la disposition des esprits ; on a commencé à s’entendre, et, sur les assurances réitérées qu’on ne négligerait rien pour rechercher et découvrir Raton Burkenstaff, chacun s’est retiré chez soi, excepté quelques individus qui semblaient prendre à tache d’exciter et de continuer le désordre.
Ce sont les nôtres !
On s’en est emparé.
Ô ciel !
Et comme, cette fois, il faut en finir…
C’est ce que je répète depuis ce matin.
Comme il ne faut plus que de pareilles scènes se renouvellent, nous sommes décidés à prendre des mesures sévères.
Quels sont ceux qu’on est parvenu à saisir ?
Des gens obscurs, inconnus.
Sait-on leurs noms ?
Herman et Christian.
Les maladroits !
Vous comprenez que ces misérables n’agissaient pas d’eux-mêmes, qu’ils avaient reçu des instructions et de l’argent ; et ce qu’il nous importe de savoir, ce sont les gens qui les font agir[2].
Les nommeront-ils ?
Sans doute !… leur grâce s’ils parlent, et fusillés s’ils se taisent. (À Rantzau.) Je viens vous prendre pour les interroger et arriver par-là à la découverte d’un complot.
Dont je crois tenir déjà quelques ramifications.
Vous, Koller !…
Oui, monseigneur. (À part.) Il n’y a que ce moyen de me sauver.