Page:Scribe - Le Verre d'Eau ou les Effets et les Causes, 1860.djvu/39

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aujourd’hui, avec ces dames, une promenade sur la Tamise…

LA DUCH. Que Votre Majesté se rassure… nous veillerons à tout… Nous avons fait arriver à Windsor un régiment de dragons, qui au premier bruit, marcherait sur Londres. — Je viens de m’entendre avec les chefs, tout dévoués à mon mari et à Votre Majesté.

LA REINE. Ah ! c’est pour cela que vous étiez à Windsor ?

LA DUCH. Oui, madame… et vous m’accusiez…

LA REINE. Moi… duchesse…

LA DUCH., souriant. Ah ! vous m’avez fort mal accueillie… j’ai vu que j’étais en disgrâce.

LA REINE. Ne m’en veuillez pas, duchesse, j’ai aujourd’hui les nerfs dans un état d’agacement…

LA DUCH. Dont je devine la cause… Votre Majesté aura reçu quelque fâcheuse nouvelle…

LA REINE. Non vraiment…

LA DUCH. Qu’elle veut me laisser ignorer de peur de m’affliger ou de m’inquiéter… Je connais sa bonté…

LA REINE. Vous êtes dans l’erreur.

LA DUCH. Je l’ai vu… Car à mon arrivée, vous avez caché un papier avec un empressement… et une émotion tels… qu’il m’a été facile de deviner que cela me concernait… moi !…

LA REINE. Non, duchesse… Je vous le jure…