Scène IX.
ABIG. Qu’est-ce que cela signifie ?
BOL. Lisons !
ABIG, lisant la lettre. « Vous êtes officier ! j’ai tenu ma parole… tenez la vôtre en continuant à m’obéir ; tous les matins montrez-vous à la chapelle, et tous les soirs au jeu de la reine. Bientôt viendra le moment où je me ferai connaître… D’ici là, silence et obéissance à mes ordres, sinon, malheur à vous !… »
ABIG. Et quels ordres, je vous le demande !
BOL. Celui de ne pas se marier.
ABIG. Une protection à ce prix-là, c’est terrible !
BOL. Plus que vous ne croyez, peut-être.
ABIG. Et pourquoi ?
BOL., souriant. C’est que ce protecteur mystérieux…
ABIG. Un ami de son père !… un lord !
BOL., de même. Je parierais plutôt pour une lady.
ABIG. Allons donc ! Lui ! Arthur ! un jeune homme si rangé, et surtout si fidèle !
BOL. Ce n’est pas sa faute, si on le protège malgré lui et incognito.
ABIG. Ah ! ce n’est pas possible, et ce post-scriptum nous dira peut-être…
BOL., gaiment. Ah ! il y a un post-scriptum !
ABIG., lisant avec émotion. « J’envoie à M. le capitaine Masham les insignes de son nouveau grade. »
BOL., ouvrant la boîte qu’il tient. Des