Page:Scribe - Le Verre d'Eau ou les Effets et les Causes, 1860.djvu/81

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sortir par la porte à droite.) Viens, partons !

ABIG. Comme Votre Majesté est émue !

LA REINE, à demi-voix et l’amenant sur le bord du théâtre. Ce n’est pas sans raison !… Il est un mystère que je veux pénétrer… et cette personne dont nous parlions tantôt, il faut absolument la voir. L’interroger…

ABIG., gaîment. Qui ?… l’inconnu ?

LA REINE. Oui… tu me l’amèneras, cela te regarde !

ABIG., de même. Pour cela, il faut le connaître !

LA REINE, se retournant et apercevant Masham qui vient d’entrer par la porte du fond et lui présente ses gants et sa Bible, dit tout bas à Abigaïl. Tiens, le voici !

ABIG., immobile de surprise. Ô ciel !

BOL., qui est passé près d’elle. La partie est superbe !

ABIG. Elle est perdue !…

BOL. Elle est gagnée !

(La reine, qui a pris des mains de Masham les gants et la Bible, fait signe à Abigaïl de la suivre. — Tous deux s’éloignent. — La duchesse reprend avec colère les papiers qui sont sur la table, et sort : Bolingbroke la regarde d’un air de triomphe.)