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ACTE QUATRIÈME.


Scène I.

LA DUCHESSE.

C’est inouï… Pour la première fois de sa vie elle avait une volonté… une volonté réelle ! Faut-il l’attribuer aux talents de Bolingbroke ? Ou serait-ce déjà l’ascendant de cette petite fille ?… (D’un air de mépris.) Allons donc ! (Après un instant de silence.) Je le saurai !… En attendant et tout à l’heure, en sortant de la chapelle ou toutes deux, je crois, nous avons prié avec le même recueillement… elle était seule… Bolingbroke et Abigaïl n’étaient plus là… et elle a résisté encore, et il a fallu employer les grands moyens… Ce bill pour le rappel des Stuarts… J’ai promis qu’il passerait aujourd’hui même à la chambre… si le marquis partait… et j’ai ses passeports…je les ai… pour demain seulement… Vingt-quatre heures de plus, peu importe !… Mais tout en signant, la reine qui ne tient à rien… pas même à sa mauvaise humeur… a conservé avec moi un ton d’aigreur et de sécheresse qui ne lui est pas ordinaire… Il y avait de l’ironie, du dépit… une colère secrète et concentrée qu’elle n’osait laisser éclater… (En riant.) Décidément elle déteste sa favorite !… je le sais et c’est ce qui fait ma force !… La faveur basée sur l’amour