LA DUCH., avec colère. Eh bien ! dites à votre maîtresse…
ABIG., avec dignité. Je n’ai rien à dire à personne… qu’à vous, madame la duchesse, à qui j’ai transmis les ordres de ma maîtresse et de la vôtre.
Scène IV.
MASH. Y pensez-vous, Abigaïl ? lui parler ainsi ?
ABIG. Pourquoi pas ?… j’en ai le droit. Et vous, monsieur, qui vous a donné celui de prendre sa défense ?
MASH. Tout ce qu’elle a fait pour nous… Vous qui me l’aviez représentée si terrible…
ABIG. Si méchante !… je l’ai dit, et je le dis encore.
MASH. Eh bien ! vous êtes dans l’erreur… Vous ne savez pas tout ce que je dois à ses bontés… à sa protection.
ABIG. Sa protection !… Comment ! qui vous a dit ?…
MASH. Personne… c’est moi, au contraire, qui viens de lui avouer mon duel avec Richard Bolingbroke, et dans sa générosité elle a promis de me défendre… de me protéger.
ABIG., sèchement. À quoi bon ?… M. de Saint-Jean n’est-il pas là… Je ne vois pas alors