Page:Scribe - Le Verre d'Eau ou les Effets et les Causes, 1860.djvu/97

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BOL. J’ai eu tort… ce n’était pas à elle… c’est à vous, madame, que je devais m’adresser… et je le fais… (S’approchant de la table et y prenant une lettre imprimée.) Voici des lettres d’invitation, que vous, surintendante de la maison royale, avez seule le droit d’envoyer… et je suis persuadé que vous me rendrez ce service…

LA DUCH., riant. Vraiment milord !… un service… à vous ?

BOL. Bien entendu qu’en échange je vous en rendrai un autre plus grand encore… c’est notre seule manière de traiter ensemble ! Tout l’avantage pour vous… deux cents pour cent de bénéfice… comme pour mes dettes.

LA DUCH. Milord aurait-il encore intercepté ou acheté quelque billet… Je le préviens que j’ai pris des mesures générales et définitives contre le retour d’un pareil moyen. J’ai plusieurs lettres charmantes de milady vicomtesse de Bolingbroke votre femme… (À demi-voix et en confidence.) je les ai obtenues de lord Evandale…

BOL., de même et souriant. Au prix coûtant, sans doute ?

LA DUCH., avec colère. Monsieur…

BOL. N’importe le moyen !… vous les avez… et je ne prétends pas vous les ravir… ni vous menacer en aucune sorte !… au contraire, quoique la trêve soit expirée… je veux agir comme si elle durait encore, et vous donner, dans votre intérêt, un avis…

LA DUCH., avec ironie. Qui me sera agréable ?