Page:Scribe - Le Verre d'Eau ou les Effets et les Causes, 1860.djvu/98

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

BOL., souriant. Je ne le pense pas ! et c’est peut-être pour cela que je vous le donne. (À demi-voix.) Vous avez une rivale !

LA DUCH., vivement. Que voulez-vous dire ?

BOL. Il y a une lady à la cour, une noble dame qui a des vues sur le petit Masham. Les preuves, je les ai. Je sais l’heure, le moment, le signal du rendez-vous.

LA DUCH., tremblante de colère. Vous me trompez…

BOL., froidement. Je dis vrai… aussi vrai que vous-même l’attendez ce soir chez vous après le cercle de la reine…

LA DUCH. Ô ciel !

BOL. C’est là, sans doute, ce que l’on veut empêcher… car on tient à vous le disputer… à l’emporter sur vous… Adieu, madame. (Il veut sortir par la porte à gauche.)

LA DUCH., avec colère et le suivant jusque près de la table qui est à gauche. Ce que vous disiez tout à l’heure… le lieu… du rendez-vous ?… le signal ?… parlez !…

BOL., lui présentant la plume qu’il prend sur la table. Dès que vous aurez écrit cette invitation au marquis de Torcy. (La duchesse se met vivement à la table.) Invitation de forme et de convenance… qui, en accordant au marquis les égards et les honneurs qui lui sont dus, vous permet de rejeter ses propositions et de continuer la guerre avec lui… comme avec moi… (Voyant que la lettre est cachetée, il sonne. — Un valet de pied parait.