Page:Scribe - Théâtre, 11.djvu/537

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GIANETTA.

Dès-demain.

LE PRINCE, vivement.

Donne-moi ce contrat. (Il le prend et court vivement à la table.)

GIANETTA.

Il serait vrai ?

LE PRINCE.
AIR du Matelot (de Madame Dechambre.)

Oui, ce mot seul m’a donné du courage,
Et tu le vois, je signe aveuglément ;
En d’autres nœuds pour jamais je m’engage,
Mais songe bien à tenir ton serment.
Que je la voie, et pour moi tout s’oublie,
Que je la voie !… et dis bien à ta sœur,
Que mon espoir, ma liberté, ma vie,
J’ai tout donné pour un jour de bonheur.

GIANETTA, essuyant une larme.

Elle le saura, monseigneur.

LE PRINCE, la voyant essuyer une larme.

Eh mais ! comme tu es ému !… qu’as-tu donc ?

GIANETTA, se remettant.

Rien, je pensais à ma sœur ; oui, vous méritez son amitié, la mienne ; elle doit être touchée d’un amour si noble, si généreux ; et vous en serez récompensé. (Lui tendant la main.) Vous la verrez dès aujourd’hui.

LE PRINCE, transporté.

Aujourd’hui !… (Lui sautant au cou et l’embrassant.) Ah ! mon ami, mon cher ami !

GIANETTA, se débattant.

Eh bien ! monseigneur…