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Page:Scribe - Théâtre, 11.djvu/536

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LE PRINCE, à demi-voix.

Eh bien ! alors, dis-moi où elle est.

GIANETTA.

Je ne le puis, elle me l’a défendu.

LE PRINCE, très pressant.

Je t’en conjure, je te le demande à genoux ; si tu as quelque affection pour moi. Je ne veux rien qui puisse l’affliger, lui déplaire ; mais quand elle saura combien je l’aime, combien j’ai souffert loin d’elle, il est impossible qu’elle me refuse quelque pitié.

GIANETTA.

Monseigneur…

LE PRINCE.

S’il faut renoncer à elle, si elle me l’ordonne, eh bien ! j’y souscrirai ; mais au moins, que je l’entende, que je la voie…

GIANETTA.

Eh quoi ! pour la revoir un seul instant ?….

LE PRINCE.

Je donnerais ma fortune, ma vie….

GIANETTA.

Nous n’en demandons pas tant. Consentez à ce que votre oncle souhaite, signez ce contrat, et je vous promets que vous la reverrez.

LE PRINCE.

Je la reverrai ? tu me le promets.

GIANETTA.

Je vous le jure.

LE PRINCE.

Et bientôt ?