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Page:Scribe - Théâtre, 1.djvu/292

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ALFRED.

Voici une lettre qui vous est adressée ; daignez, je vous prie, en prendre connaissance.

LE BARON, à part.

Je pourrais m’en dispenser. (Haut.) Hum ! hum ! On m’engage à vous faire voir l’intérieur de la nouvelle maison de Bedlam. Monsieur, vous n’aviez pas besoin de recommandation ; un gentilhomme tel que vous est toujours sûr d’être bien reçu. Je suis fâché cependant que vous veniez aujourd’hui : nous avons plusieurs parties de l’établissement qui ne sont pas visibles ; et je ne puis même que dans un instant vous conduire dans l’intérieur de la maison.

ALFRED.

Comment donc, monsieur, je suis à vos ordres, et j’attendrai tant qu’il vous plaira. Vos jardins seuls méritent d’être vus ; il y règne un goût, une variété… en honneur, j’en connais peu d’aussi beaux.

LE BARON, à part.

S’entendre dire cela à soi-même ! un propriétaire !… ç’est charmant !

ALFRED.
Air du Verre.

À vos fous il ne manque rien,
Ils sont les plus heureux du monde ;
En France on les traite moins bien ;
Chez nous pourtant l’espèce abonde ;
Que j’aime ces ombrages frais !
Si chez vous… (cela m’intéresse)
La Folie habite un palais,
Comment loge-t-on la Sagesse ?

On doit se trouver trop heureux de passer sa vie