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Page:Scribe - Théâtre, 1.djvu/300

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AMÉLIE, en dehors.
Air : Combien j’ai douce souvenance.

Il est parti loin de sa mie,
Loin du beau ciel de sa patrie ;
Mais en vain l’ingrat tous les jours
M’oublie,
Serai fidèle à mes amours
Toujours.

ALFRED, avec émotion.

Quelle jolie voix !

LE BARON.

Chut ! c’est notre jeune comtesse. Venez de ce côté ; gardons-nous de la troubler.

ALFRED.

Un instant, je vous prie.

LE BARON.

Non pas ; c’est l’heure de sa promenade. Elle aime à être seule, et nous respectons sa douleur.

ALFRED, regardant vers la droite.

Oui, elle s’avance dans cette allée, elle s’arrête ; à sa démarche et à sa taille, je parierais qu’elle est charmante.

LE BARON.

C’est le mot. Une femme bien estimable et bien à plaindre, qui a eu le malheur d’épouser un mauvais sujet.

ALFRED.

Voyez-vous cela !

LE BARON.

Et à qui la mauvaise conduite de son mari a fait perdre la raison.