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Page:Scribe - Théâtre, 1.djvu/313

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AMÉLIE, timidement.

Mon Dieu ! qu’il a l’air méchant ! Alfred, c’est moi, ne me faites pas de mal.

ALFRED.

Qui êtes-vous ?… approchez.

AMÉLIE.

Vous ne me ferez pas de mal ?

ALFRED.

Vous le savez bien ; c’est Alfred seul qui mérite ma colère.

AMÉLIE.

Il faut dire comme lui pour l’apaiser. Oui, sans doute, c’est un mauvais sujet, un méchant caractère, qui fait de la peine à tout le monde ; mais, si vous m’aimez, faites comme moi, ne lui en voulez plus ; il a pressé ma main sur son cœur !

ALFRED.

Connaissez-vous Amélie ?

AMÉLIE, timidement.

Oui, je la connais.

ALFRED, avec feu.

Vous la connaissez !

AMÉLIE, s’enfuyant.

Ah ! mon Dieu ! (Tremblante.) Non, monsieur, non, je ne la connais pas. Ah ! mon Dieu ! est-ce qu’il va toujours être comme cela ?

ALFRED.

Non, vous ne la connaissez pas ?

AMÉLIE, disant comme lui.

Non, non, je ne la connais pas.