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Page:Scribe - Théâtre, 1.djvu/358

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mis dans le journal du département, et avant huit jours ceux de Paris le répéteront : j’espère qu’alors vous ne pourrez plus en douter.

GUSTAVE.

Eh bien ! voyons, où en veux-tu venir ?

BAPTISTE.

Eh bien ! monsieur, ils disent donc que chaque nuit le fantôme vient se reposer dans ce pavillon jusqu’au point du jour ; mais qu’aux premiers rayons du soleil, crac, il a l’air de s’abîmer dans la muraille : et hier, Thomas, le jardinier, l’a vu comme je vous vois, sinon qu’il a fermé les yeux, ce qui l’a empêché de distinguer.

GUSTAVE.

çà, j’espère que tu as fini… Arrange-toi comme tu voudras, dors ou ne dors pas ; mais tâche de te taire, ou demain je te chasse.

BAPTISTE.

Ou demain je te chasse… (Emportant la table, et la plaçant à gauche du spectateur.) Dieux ! que c’est insupportable qu’il y ait des gens qui soient les maîtres !… car sans les maîtres, il serait bien plus agréable d’être domestique.


AIR de Julie.

Mais j’ai fermé porte et fenêtre ;
Partout j’ai fermé les verroux.

(S’arrangeant dans un fauteuil qui est à l’extrême gauche et près de la table.)

Puisqu’il me faut obéir à mon maître,
Pour lui complaire, endormons-nous.