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Page:Scribe - Théâtre, 1.djvu/377

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CÉCILE.

Il est parti !… Oh ! ce n’est plus là mon rêve !… Il me semblait entendre Frédéric ; il me pardonnait : il sentait comme moi que je ne pouvais pas donner deux fois mon cœur… Et mon père, il nous menait à l’autel… Gustave était là, et il me semblait entendre une voix qui nous disait…

FRÉDÉRIC, qui n’a pas quitté la main de Gustave, saisit celle de Cécile, et les joint ensemble, en s’écriant :

Mes enfans, je vous unis !

CÉCILE, regardant autour d’elle.

Mon père !… Frédéric !… Gustave près de moi !… (Fermant les yeux, et éloignant tout le monde de la main.) Ah ! ne m’éveillez pas !

FRÉDÉRIC.

Non, ma chère Cécile, non ce n’est point un rêve ! J’avais juré à votre père de faire votre bonheur ; n’ai-je pas tenu mon serment ? (À Dormeuil.) Vous ne m’en voulez pas, beau-père, d’avoir usurpé vos fonctions ? Vous savez que j’ai toujours eu une vocation…

GUSTAVE.

Ah, mon ami ! comment reconnaître jamais ce généreux sacrifice ?

FRÉDÉRIC.

Laisse donc ; comme si je ne savais pas ce que c’est qu’un mariage manqué. Et de cinq…