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Page:Scribe - Théâtre, 1.djvu/390

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ROSE.

J’entends : il faut rendre.

DERVILLE.

Ah ! mon dieu oui ; le chapitre des restitutions est le plus difficile. Ah ! attends, encore autre chose. Nous avons ce soir un petit bal ; mon maître-clerc a envoyé les invitations : mais tu porteras toi-même celle-ci. Quoiqu’elle soit adressée à madame de Vermeuil, tu tâcheras de la remettre à mademoiselle Élise, sa nièce.


AIR : Ma belle est la belle des belles.

C’est pour elle, il faut qu’on lui donne ;
Surtout ne vas pas l’oublier.

ROSE.

J’entends… Parlant à sa personne,
Comm’dit quelquefois votre huissier.
Souvent, quand il porte un’ requête,
Vous savez comme il r’vient le soir ;
Il faut que Monsieur me promette
Que j’n’aurai rien à recevoir.

DERVILLE.

Et si par hasard elle voulait faire une réponse par écrit, vois-tu, Rose, tu attendrais.

ROSE.

Oui, monsieur, je comprends. Et il se pourrait bien que le bal fût donné à cause de cette seule invitation-là. Mais, est-ce que vous ne comptez pas en parler à M. Jolivet, votre ancien…

DERVILLE.

Oui, tu as raison. Il est arrivé depuis quelques jours de la campagne ; je lui ai donné un logement dans la maison, et il serait malhonnête de l’oublier.