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Page:Scribe - Théâtre, 1.djvu/392

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DERVILLE.

Et puis je voulais te recommander aussi… Tâche donc que le dîner soit un peu mieux… la… un plat de plus, quelque friandise, quelque chose qui relève l’appétit.

(Rose sort.)
JOLIVET, se levant.

Ventrebleu ! je vous admire ; mettez tout au pillage : redoublez vos folles profusions !

DERVILLE.

C’est-à-dire qu’il faut que mes clercs ne mangent pas.

JOLIVET.

Oui, monsieur, ça n’en serait que mieux. Mais enfin, puisqu’on ne peut pas les en empêcher, où est la nécessité de leur donner de l’appétit ? Des clercs de procureur en ont toujours assez, monsieur ; ce sont les vampires d’une étude !


AIR de l’Écu de six francs.

À chaque instant ils imaginent
Quelques moyens pour nous gruger ;
Ce n’est pas pour manger qu’ils dînent,
Mais c’est pour nous faire enrager.
Or, dans cette guerre intestine,
De se défendre il est permis,
Et nos clercs sont des ennemis
Qu’on ne réduit que par famine.


Aussi je ne sustentais les miens qu’à mon corps défendant : le bouilli et la soupe, la soupe et le bouilli ; et les jours de fête, du persil autour : je ne sortais pas de là. Six bûches dans un poêle ! Apprenez, monsieur,