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Page:Scribe - Théâtre, 1.djvu/402

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AUGUSTE.

Allons !… allons à table. (Coupant le pâté.) M. Dubelair, vous n’en êtes pas ?

DUBELAIR, d’un air d’importance.

Non, messieurs, je ne prends jamais rien à jeun.

VICTOR.

Eh bien ! il est bon celui-là.

DUBELAIR, tirant sa montre, à part.

Sans compter… que j’ai à onze heures un déjeuné de garçons chez le maître clerc de Bernard.

AUGUSTE.

Et vous, monsieur Piedléger ?

JOLIVET.

Quel est celui-là ?

AUGUSTE.

C’est le coureur de l’étude.

JOLIVET.

Oh ! le petit saute-ruisseau.

AUGUSTE.

Piedléger, veux-tu déjeuner ?

PIEDLÉGER.

Sans doute ; mais apportez-moi ma part, j’ai là de l’ouvrage qui doit être fini ce matin.

JOLIVET, pendant que tous les autres mangent,
regardant Piedléger.

En voilà donc un de la vieille roche ! c’est dans ce coin-là que se sont réfugiés les principes. (Ils sont groupés différemment, les uns à la table, les autres debout, mangeant sur le poêle.) C’est qu’ils ne mangent pas, ils dévorent… et du vin ! du vin dans une étude !… et autant que j’en puis juger, ça m’a l’air d’un excellent ordinaire.