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Page:Scribe - Théâtre, 1.djvu/403

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VICTOR, la bouche pleine.

Dites donc, monsieur Jolivet, si vous n’aviez pas déjeuné…

AUGUSTE.

Si vous vouliez être des nôtres, sans façon.

JOLIVET.

Parbleu ! je veux voir par moi-même jusqu’à quel point… (Haut.) J’ai bien là-haut mon café ; mais, pour avoir le plaisir de déjeuner avec de la jeunesse…

(Victor et Jolivet aident à débarrasser la table ; en ôtant les papiers et les plumes, et ne sachant où en poser une, il la place par habitude sur son oreille.)

VICTOR.

À merveille ; place à notre doyen. Tenez, monsieur Jolivet, à votre santé.

TOUS.

À votre santé, à votre santé.

AUGUSTE.

Quel spectacle ! la nouvelle et l’ancienne basoche qui trinquent ensemble.


AIR de la Sentinelle.

Salut, messieurs, salut à notre ancien,
Qu’on vit jadis l’honneur de la basoche !
De son étude, intrépide soutien,
Il fut sans peur et presque sans reproche ;
Avec ses clercs, que sa voix ralliait,
Du Béarnais imitant la coutume,
Lui-même au combat les guidait,
Et chaque plaideur pâlissait
Aussitôt qu’il voyait sa plume.

JOLIVET, s’incline et boit à leur santé ; puis, après avoir bu, fait une grimace d’indignation.

Quel scandale ! c’est du bourgogne, du bourgogne