Alors, pourquoi venir chez un procureur, et lui demander un rendez-vous ?
Pourquoi ? pourquoi ? (À part.) C’est que je voulais prendre des informations qui me paraissent déjà assez concluantes.
Mais il n’est pas que vous n’ayez un procès ?
Un procès !
Cherchez bien ; vous en avez un.
Mais où diable trouver un procès, moi qui n’en ai jamais eu ? Eh parbleu ! j’ai cette ancienne créance que j’ai toujours regardée comme perdue ; cette cession qu’on m’a faite. Parbleu, s’ils en tirent quelque chose, ils seront bien habiles. (Haut.) Monsieur, voici de quoi il s’agit…
Je vous écoute.
Je suis Français et négociant ; mais ma principale maison de commerce n’est pas en France. Il y a quinze ou dix-huit ans que je prêtai une trentaine de mille francs à un de mes compatriotes, qui est mort sans me les rendre.
Il vous les doit !