Cela ne fait rien à mon affaire.
Si, vraiment.
Quoiqu’avoué, vous me croirez, je pense ;
Mais je vous suppose discret.
Et je veux bien en conscience
Vous dire ici notre secret.
Être vainqueur est sans doute une gloire.
Mais en combats comme en procès,
Ah ! croyez-moi, la plus belle victoire
Ne vaut jamais un bon traité de paix.
Comment ! monsieur, c’est vous qui me conseillez un arrangement !
Oh ! vous allez jeter les hauts cris, je le sais ; mais calculons un peu. Que d’ennemis cette affaire va vous susciter ! que de regrets vous vous préparez ! Celui qui plaide, monsieur, n’est plus le même homme : son humeur, son caractère, tout change chaque jour, à chaque incident de son procès ; et pour une soixantaine de mille francs, dont vous n’avez pas besoin, vous allez sacrifier pendant deux ou trois ans, votre bonheur, votre joie, votre tranquillité… Non, monsieur.
Vous m’en croirez ; à moitié, je l’espère,
Nous obtiendrons un bon arrangement.
Quoi ! vous parlez d’arranger une affaire !
Que de notre âge on médise à présent !