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Page:Scribe - Théâtre, 1.djvu/420

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FRANVAL.

Cela ne fait rien à mon affaire.

DERVILLE.

Si, vraiment.


AIR du vaudeville des Amazones.

Quoiqu’avoué, vous me croirez, je pense ;
Mais je vous suppose discret.
Et je veux bien en conscience
Vous dire ici notre secret.
Être vainqueur est sans doute une gloire.
Mais en combats comme en procès,
Ah ! croyez-moi, la plus belle victoire
Ne vaut jamais un bon traité de paix.

FRANVAL.

Comment ! monsieur, c’est vous qui me conseillez un arrangement !

DERVILLE.

Oh ! vous allez jeter les hauts cris, je le sais ; mais calculons un peu. Que d’ennemis cette affaire va vous susciter ! que de regrets vous vous préparez ! Celui qui plaide, monsieur, n’est plus le même homme : son humeur, son caractère, tout change chaque jour, à chaque incident de son procès ; et pour une soixantaine de mille francs, dont vous n’avez pas besoin, vous allez sacrifier pendant deux ou trois ans, votre bonheur, votre joie, votre tranquillité… Non, monsieur.


AIR du vaudeville de Turenne.

Vous m’en croirez ; à moitié, je l’espère,
Nous obtiendrons un bon arrangement.

FRANVAL.

Quoi ! vous parlez d’arranger une affaire !
Que de notre âge on médise à présent !