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Page:Scribe - Théâtre, 11.djvu/487

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prolonge les jours de notre souverain actuel !… mais il est bien vieux, bien cassé ; on a parlé d’un catharre, et même de deux médecins appelés hier près de sa sainteté !… enfin, il y a des espérances.

GERTRUDE, avec joie et explosion.

Est-il possible !

LE CARDINAL, la modérant.

Taisez-vous, taisez-vous, mon enfant ; il ne faut pas avoir de mauvaises pensées, cela porte malheur. Et pour en revenir à ce mariage, mon neveu m’avait dit : « Faites comme pour vous, mon oncle, cela m’est égal. » Alors j’avais été en avant, tout avait été conclu hier entre nous ; le cardinal, sa nièce, et jusqu’à sa sainteté qui a donné son agrément ; il ne manque qu’un consentement, un seul, celui de mon neveu, et ce matin il refuse, il ne veut plus entendre parler de mariage.

GERTRUDE.

Et qu’est-ce qu’il objecte ?

LE CARDINAL.

Que la prétendue est laide ! c’est possible ; je ne demande pas qu’il l’adore, mais qu’il l’épouse.

GERTRUDE.

C’est juste, et dès que cela vous rend service ;… mais ne pourrait-on pas le gagner par la persuasion et la douceur ?

LE CARDINAL.

Est-ce que je ne fais pas tout pour lui ? est-ce que je lui refuse rien ? Il a voulu une meute, des chevaux anglais, il n’a eu qu’à parler ; il a désiré une villa,