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Page:Scribe - Théâtre, 11.djvu/491

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GIANINO, timidement.

Un mot, de grâce, signora.

GERTRUDE.

Quelle voix douce ! Que ces gens-là ont un air câlin !

GIANINO.

Je suis si heureux de rencontrer ici une personne telle que vous, une femme !…

GERTRUDE.

Qu’est-ce que cela lui fait, je vous le demande ?

GIANINO, de même.

Une personne, enfin, de qui je puisse recevoir des renseignemens et des conseils.

GERTRUDE, avec aigreur.

Des conseils ! vous n’en avez pas besoin. Protégé par le prince, reçu, par son oncle, vous voilà déjà de la maison.

GIANINO.

C’est que justement je voudrais ne pas en être.

GERTRUDE,

Est-il possible !

GIANINO.

Et je ne sais comment refuser.

GERTRUDE, avec affection.

Parlez, mon enfant, parlez sans crainte : car il est vraiment gentil, ce petit signor ; et malgré soi on s’intéresse à lui. Vous disiez donc, mon bel enfant…

GIANINO.

Que seul, sans amis, sans protection dans cette ville, je suis trop heureux d’avoir celle du cardinal