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Page:Scribe - Théâtre, 11.djvu/507

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GUIMBARDINI, tout ému.

Est-il possible ! c’est la première fois… (Cherchant dans ses papiers.) On va donc enfin me connaître et écouter un de mes airs jusqu’au bout… moi qui n’ai jamais pu en achever un.

LE PRINCE, tirant sa montre.

Qu’il ne soit pas long, car à midi nous avons une répétition… Du reste, donnez-nous ce que vous avez de mieux.

GUIMBARDINI.

Tout ce que j’ai est ce qu’il y a de mieux… Mais j’aurais entre autres un morceau qui, malheureusement, est a deux voix, basse-taille et haute-contre ; sans cela… je vous garantis que c’est un morceau délirant !… c’est à en perdre la tête. Rien que la ritournelle vous met dans un état…

LE PRINCE.

N’est-ce que cela ?… Voici un artiste distingué, la plus belle voix d’Italie, notre premier soprano.

GUIMBARDINI.

Un soprano ! c’est différent. Quel honneur pour moi et pour ma musique !… c’est un duo de mon opéra d’Abufar.

LE PRINCE, se levant.

Abufar !

GUIMBARDINI.

Abufar épris de sa sœur… C’est moi qui fais Abufar…

LE CARDINAL, mangeant.

Abufar, je connais…