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Page:Scribe - Théâtre, 11.djvu/535

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GIANETTA.

Que c’était ma sœur.

LE PRINCE.

Ta sœur !… il serait vrai !… oui, oui, j’aurais dû le deviner, et je m’étonne maintenant d’avoir attribué au hasard… (Avec joie.) Ta sœur !… ah ! Gianino ! que je suis heureux de pouvoir enfin parler d’elle. Dis-moi quel est son sort ? quand la verrai-je ? qu’est-elle devenue ?… sait-elle que, depuis notre séparation, je n’ai pas cessé de penser à elle, que je ne puis l’oublier ?

GIANETTA.

Il le faut cependant.

LE PRINCE.

L’oublier !… moi ?…

GIANETTA.

C’est elle qui vous en supplie, pour son repos, pour sa tranquillité. Quel espoir pouvez-vous encore conserver ?… songez qu’elle est mariée à un homme qu’elle aime, qu’elle chérit.

LE PRINCE.

Oh ! pour cela, c’est ce qui te trompe, elle ne l’aime pas ; je l’ai vu aisément dans le peu d’instans que j’ai passés près d’elle.

GIANETTA, vivement.

Si, monsieur ; son mari mérite son estime, son affection.

LE PRINCE, d’un ton de reproche.

Ah ! Gianino ! c’est mal ; tu es plus pour ton beau-frère que pour moi.

GIANETTA, involontairement.

Oh ! non, je vous jure.