Page:Scribe - Théâtre, 13.djvu/392

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REYNOLDS.

Il me l’a promis, du moins ; et après tout ce que je te dois…

ALCÉE.

N’est-ce pas moi qui suis ton débiteur ?… Quand tu me donnes ta sœur Alix, que j’aime, et dont je suis aimé, je suis trop heureux, en assurant sa fortune, de resserrer encore les liens qui m’attachaient à un ancien camarade de collège.

REYNOLDS.

À un ami.

CHRISTIAN, vivement.

Qui n’est pas le seul… car, bien avant ton opulence, tu te souviens qu’à l’Université de Prague…

ALCÉE.

C’est vrai ; vous m’aimiez tous : j’avais du bonheur… Je n’obtenais pas dans mes études des succès bien brillans ; Mais, grâce au ciel, n’ayant jamais eu dans le cœur, ni ambition, ni jalousie, je n’étais ni le rival, ni l’ennemi de personne… Vos succès étaient les miens, ainsi que vos peines… J’étais le confident, l’allié de tout le monde ; et chacun venait à moi, en disant : « Il n’est pas fort ; mais il est bon enfant. »

REYNOLDS.

Laisse donc.

ALCÉE.
Air : Ah ! que c’est beau ! (de la Petite Lampe Merveilleuse.)


PREMIER COUPLET.

Oui, mes amis (bis), quoi qu’on en dise,
On trouve encor chez les mortels
L’amitié, l’honneur, la franchise ;