Page:Scribe - Théâtre, 13.djvu/421

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LE COMTE.

Peut-être !… Qui sait où s’arrêtera la science ? et qui pourrait assigner les limites du possible ? Moi, je connais quelqu’un qui, après bien des jours, bien des nuits de travaux assidus, est parvenu, et sans en être plus heureux, à des résultats bien plus étonnans encore…

ALCÉE.

Cela ne se peut, et quelque surprenantes, quelque prodigieuses que soient vos connaissances… quoique les preuves que vous m’en avez déjà données aient de quoi confondre ma raison, je ne croirai jamais que l’esprit humain puisse arriver à découvrir de pareils secrets…

LE COMTE.

Et si je le prouve cependant… si, par exemple, je te disais qu’en ce moment je vois aussi clair que toi-même dans ta pensée !…

ALCÉE.

Eh bien, parlez, qu’y lisez-vous ?

LE COMTE, prenant son lorgnon, regardant Alcée, et parlant lentement.

Que je suis un fou, un extravagant, à qui l’étude et les sciences abstraites ont troublé les idées et brouillé la cervelle…

ALCÉE.

Grand Dieu !…

LE COMTE.

Et dans ta bonté… tu cherches les moyens de me mettre entre les mains de ton médecin, le docteur Barneck, pour essayer de me guérir…