Page:Scribe - Théâtre, 13.djvu/425

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ALCÉE.

Vous ne pouvez me refuser, j’ai votre parole…

LE COMTE.

Oui, mais j’ai le droit de conseil, et des secrets dont je pouvais te faire part, tu choisis le pire de tous, le plus dangereux, le plus terrible. Pour un instant peut-être de bonheur que tu lui devras par hasard, c’est la source et la cause de tous les maux… je le sais mieux que personne.

ALCÉE.

N’importe, vous me l’avez promis, je le demande, je le veux, où je vais croire que vous êtes comme les autres hommes, et que vous aussi ne savez pas tenir vos promesses.

LE COMTE.

Eh bien donc !… et puisque tu es las d’être heureux, puisque tu l’exiges, mais pour deux heures seulement, et c’est déjà trop… tiens, prends ce lorgnon. Par lui, tu liras et la pensée et l’avenir de chacun.

ALCÉE.

Est-ce possible !… Quel prodige !…

LE COMTE.

Un prodige !… Rien au monde de plus simple, et je vais t’expliquer… Silence, on vient.

ALCÉE.

C’est Birman, mon intendant.