Page:Scribe - Théâtre, 13.djvu/437

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ALCÉE.

Absolument ?…

MINA.

Et le plus tôt possible.

ALCÉE.

Est-elle étonnante !… Mais puisque tu n’aimes pas celui-là.

MINA.

Qu’est-ce que ça fait ?

ALCÉE.

Prends-en un autre.

MINA.

Ça sera de même !… je ne l’aimerai pas davantage, et alors autant prendre M. Foster qui convient à mon père ; il y aura du moins quelqu’un à qui cela fera plaisir. Mais ne craignez rien, je ferai bon ménage, je me conduirai en honnête femme, je vous le jure ; et si je souffre, si je pleure, personne ne s’en apercevra.

ALCÉE.

Et tu commences déjà…

MINA, pleurant à chaudes larmes.

Ah ! dame ! je n’y suis pas encore ; je n’ai plus que cela de bon temps… et je puis bien en profiter pour être malheureuse à mon aise.

ALCÉE.

Mais encore une fois, pourquoi es-tu malheureuse ?

MINA.

Ça, c’est mon secret, il mourra avec moi, et personne ne le saura, ni mon mari, ni mon père.