Page:Scribe - Théâtre, 13.djvu/438

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ALCÉE.

Ni moi ?…

MINA, vivement.

Oh ! non, certainement… jamais !…

ALCÉE, prenant son lorgnon.

C’est ce que nous allons voir !… (La regardant.) Ô ciel ! c’est moi !… moi qu’elle aime !… qu’elle a toujours aimé !… depuis son enfance… dans tous les momens de sa vie…

MINA.

Qu’avez-vous donc ?

ALCÉE.

Rien… (Regardant.) C’est pour oublier cet amour, qu’elle cherche en vain à combattre… qu’elle veut aujourd’hui se sacrifier…

MINA.

Mais, monseigneur, qu’avez-vous donc à me lorgner ainsi ?… Ne dirait-on pas que vous me voyez pour la première fois, et que vous ne me connaissez pas ?

ALCÉE, allant à elle et lui prenant la main.

Oui, tu dis vrai… oui, je ne te connaissais pas ! et si tu savais quelle surprise, quelle émotion j’éprouve…

MINA.

Et pourquoi donc ?… achevez… (Apercevant Reynolds qui arrive par le fond à gauche.) Ah ! mon Dieu !… c’est M. Reynolds… il avait bien besoin d’arriver !…