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Page:Scribe - Théâtre, 13.djvu/453

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a regardé avec son lorgnon.) L’apercevez-vous ? un grand, avec de gros favoris.

ALCÉE, qui a regardé attentivement.

Ô ciel !… c’est là l’homme que tu épouses… cet homme si sage, si rangé… qui a un si bon caractère !

MINA.

Oui, monseigneur.

ALCÉE, avec chaleur.

Ne l’épouse pas, Mina, je t’en supplie…

MINA.

Et pourquoi donc ?

ALCÉE.

Il est méchant, colère…

MINA.

Vous ne le connaissez pas.

ALCÉE.

C’est un joueur… un libertin…

MINA.

Ce n’est pas vrai !…

ALCÉE, regardant toujours.

Je le vois, te dis-je, je le vois. Ô ciel ! quel sort affreux te menace !… et si tu en doutes encore… tiens, tiens… vois plutôt… vois toi-même.

(Il prend Mina par la main, la mène de force en face de l’allée, et lui met le lorgnon devant les yeux.)
MINA, poussant un cri.

Ah !… (Elle arrache brusquement le lorgnon de la main d’Alcée, et redescend vivement le théâtre en l’examinant.) Qu’est-ce que cela signifie ?