Page:Scribe - Théâtre, 13.djvu/458

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MINA, dans le coin à droite, et lorgnant toujours.

Il a une peur horrible !…

REYNOLDS.

Mais mon honneur m’oblige à reconnaître hautement que je me suis trompé sur mon ami Alcée ; qu’en voulant assoupir une affaire dont l’éclat pouvait nuire à la réputation de ma sœur, il a agi en galant homme, en ami… loyal… je le tiens pour homme de cœur… (Il s’approche d’Alcée, qui lui donne une poignée de main ; puis se tournant vers les autres.) Et si maintenant, messieurs, quelqu’un de vous en doute, c’est moi qui suis là pour lui répondre. (À part.) Avec eux je n’ai pas peur. (Haut.) Quant à ma sœur, voilà Christian qui l’aimait et qui me la demande en mariage.

ALCÉE.

Lui qui est sans fortune !

CHRISTIAN.

Qu’importe, quand on aime ! Je ne demande rien que sa main.

MINA, le lorgnant.

Et l’héritage qu’elle vient de faire, et qu’il connaît déjà…

ALCÉE.

C’est comme moi, mes amis ; peu m’importe l’opinion du monde. (Prenant Mina par la main.) Voilà ma femme que je vous présente.

REYNOLDS, regardant les autres et riant, puis se tournant vers Alcée.

Et tu as raison…

TOUS, à Alcée et saluant Mina.

Tu fais bien… tu fais…