Page:Scribe - Théâtre, 14.djvu/19

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Daigne exaucer notre prière,
Et bénis ces heureux époux !
Dieu tutélaire !

SELVA, regardant.

Ô quel spectacle auguste et solennel !
Ce couple heureux s’avance vers l’autel.
Dans leurs regards quelle tendresse brille !

FENELLA.


Elle regarde pendant que tout le monde est à genoux, et ses gestes expriment la surprise et la douleur ; elle ne peut en croire ses yeux ; et s’élance vers le péristyle.

LE CHŒUR DE SOLDATS.

Mais que veut cette jeune fille ?
Loin du temple retirez-vous :
Du vice-roi redoutez le courroux

FENELLA.


Elle les supplie de la laisser passer : il y va de son repos, de son bonheur. Elle se désespère de ne pouvoir parler, de ne pouvoir expliquer ce qui l’intéresse si vivement.

ENSEMBLE.


LE CHŒUR DE SOLDATS.

Jeune fille, n’approchez pas !
Loin de ces lieux portez vos pas.

LE CHŒUR DU PEUPLE, bas à Fenella.

Jeune fille, n’approchez pas !
Craignez ces farouche soldats.

FENELLA.


Elle redouble ses instances, se tord les mains de désespoir. Il faut absolument qu’elle voie le prince : c’est elle qui est son épouse ; c’est à elle qu’il a donné sa foi. Elle veut pénétrer dans le temple pour interrompre la cérémonie.