Daigne exaucer notre prière,
Et bénis ces heureux époux !
Dieu tutélaire !
Ô quel spectacle auguste et solennel !
Ce couple heureux s’avance vers l’autel.
Dans leurs regards quelle tendresse brille !
Elle regarde pendant que tout le monde est à genoux, et ses gestes expriment la surprise et la douleur ; elle ne peut en croire ses yeux ; et s’élance vers le péristyle.
Mais que veut cette jeune fille ?
Loin du temple retirez-vous :
Du vice-roi redoutez le courroux
Elle les supplie de la laisser passer : il y va de son repos, de son bonheur. Elle se désespère de ne pouvoir parler, de ne pouvoir expliquer ce qui l’intéresse si vivement.
Jeune fille, n’approchez pas !
Loin de ces lieux portez vos pas.
Jeune fille, n’approchez pas !
Craignez ces farouche soldats.
Elle redouble ses instances, se tord les mains de désespoir. Il faut absolument qu’elle voie le prince : c’est elle qui est son épouse ; c’est à elle qu’il a donné sa foi. Elle veut pénétrer dans le temple pour interrompre la cérémonie.