Page:Scribe - Théâtre, 14.djvu/299

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Je te perds à jamais ; je ne dois plus te voir !
Minuit !… minuit !… tel est son arrêt immuable…
Ô mon fils ! ô Robert ! ô mon unique bien !
De ce mot va dépendre et ton sort et le mien !
De ton rival je suis le maître,
Un des miens avait pris ses traits ;
Dis un mot, il va disparaître.
L’hymen va combler tes souhaits ;
Et les honneurs et la richesse,
Et les plaisirs et les amours,
Dans une éternelle jeunesse,
Vont près de moi charmer tes jours !
Et ne crois pas qu’ici je veuille te séduire.
C’est pour ton seul bonheur qu’à présent je respire ;
Et si ce bonheur même est ailleurs qu’avec moi,
Va… fuis… Je t’aime assez pour renoncer à toi !
ROBERT.
L’arrêt est prononcé, l’enfer est le plus fort,
Ne crains pas que je t’abandonne.
BERTRAM.
Ô bonheur !
ROBERT.
O bonheur ! Maintenant le devoir me l’ordonne,
Qui que tu sois, je partage ton sort.