Elle jette un regard sur Elvire, court vers elle, entr’ouvre son manteau, lui arrache le voile qui couvre son visage, s’éloigne d’elle avec colère, et semble dire : Voilà donc celle que tu m’as préférée, et tu veux que je l’épargne !
Fenella, sauvez mon époux !
Elle n’est plus maîtresse d’elle-même et n’écoute que sa jalousie. Elle aurait sauvé Alphonse, mais elle veut perdre sa rivale. Déjà elle a fait un pas vers la porte de la cabane où les pêcheurs sont rassemblés.
Vous, nous trahir ! quel transport vous entraîne ?
Ne nous repoussez pas, c’est votre souveraine
Qui vous demande asile et tremble devant vous.
Son cœur passe tour à tour de la vengeance à la pitié : elle s’arrête entre Alphonse et Elvire.
Arbitre d’une vie
Qui va m’être ravie,
À ma voix qui supplie
Laissez-vous attendrir.
Du sort qui nous opprime
Que je sois seul victime !
Seul j’ai commis le crime
Dont tu veux la punir.
Elle s’est laissé toucher à la voix d’Elvire ; et comme frappée de la voix si belle, elle retire brusquement sa main, que la princesse tenait dans les siennes.