Page:Scribe - Théâtre, 15.djvu/454

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SOPHIE.

Comment, tant mieux ?

M. DE COURCELLES.

Les grandes douleurs n’ont pas le temps de s’ennuyer, et cela annonce un mieux sensible.

SOPHIE.

C’est ce mieux-là qui me rendrait malade. Jeudi, même état. Je conseillai à madame de se mettre à son piano… impossible.

M. DE COURCELLES.

Pourquoi ?

SOPHIE, montrant le violon qui est sur le piano.

Parce que son mari n’est plus là pour l’accompagner. Vendredi elle a mis un chapeau neuf.

M. DE COURCELLES.

De la toilette ! c’est bien.

SOPHIE.

Du bien perdu ; car c’était pour son homme d’affaires, avec qui elle a eu une grande conférence.

M. DE COURCELLES.

Je le sais, au sujet de cette maison qu’elle veut quitter.

SOPHIE, avec joie.

Nous quitterions un lieu si triste ?

M. DE COURCELLES.

Ta maîtresse le trouve trop gai, trop près de Paris ; et j’ai loué pour elle, dans la forêt de Fontainebleau, au milieu des rochers, une habitation affreuse dont elle raffolle.

SOPHIE.

Et vous trouvez qu’elle va mieux ?