Page:Scribe - Théâtre, 15.djvu/455

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M. DE COURCELLES.

Sans contredit. Pour bien s’affliger, tous les lieux sont bons, même les lieux les plus gais ; car tant qu’elle existe, la douleur se suffit à elle-même ; mais dès qu’elle éprouve le besoin du changement, dès qu’elle cherche à s’entourer d’objets tristes et lugubres, c’est qu’elle se sent faiblir et qu’elle appelle à son secours.

SOPHIE.

Savez-vous, monsieur, que pour un receveur-général vous connaissez bien les femmes.

M. DE COURCELLES.

C’est que nous autres financiers nous avons plus que personne l’occasion de les étudier.

SOPHIE.

Tenez, voici madame… toujours en grand deuil.

M. DE COURCELLES.

Laisse-nous.

SOPHIE, la regardant.

Déjà à soupirer ! et il n’est encore que neuf heures du matin ! la journée sera bonne.

(Elle sort.)

Scène II.

M. DE COURCELLES, Madame DE BLANGY
MADAME DE BLANGY, l’apercevant.

M. de Courcelles ! c’est vous, mon ami ?

M. DE COURCELLES.

Et quoi ! toujours de même ?