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SOPHIE

Ô ciel !

MADAME DE BLANGY.

Qu’en dites-vous ?

M. DE COURCELLES.

Je dis, madame, que si vous ne devez plus jamais manger, à la bonne heure ; mais si vous devez manger un jour, je vous conseille de commencer tout de suite.

MADAME DE BLANGY.

Ah ! monsieur, qu’il y a en vous peu d’illusions.

M. DE COURCELLES, lui présentant la main.

C’est vrai, je suis pour le positif, surtout quand j’ai faim ; et j’espère bien, si le déjeuner est bon, vous faire revenir à mon avis.

(Ils sortent.)

Scène IV.

SOPHIE, seule.

Allons, c’est toujours ça de gagné, elle va déjeuner, cela soutiendra sa douleur. Mais la forêt de Fontainebleau, et les rochers en perspective, c’est terrible, et je suis bien plus malheureuse que ma maîtresse, car enfin elle a perdu son mari. Elle est veuve, c’est bien ; mais moi, je ne le suis pas, et à vivre ainsi loin du monde et des humains, je n’ai pas l’espoir de jamais l’être un jour. (Écoutant.) Ah ! mon dieu ! j’entends le bruit d’une voiture. Oui, vraiment, un