Page:Scribe - Théâtre, 15.djvu/467

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SOPHIE.

Il n’est pas bavard ; et le voilà déjà établi comme chez lui. Est-ce que monsieur serait le comte de Bussières, celui qui a loué cette maison ?

M. DE BUSSIÈRES.

Oui, mon enfant.

SOPHIE.

Ce n’est pas possible.

M. DE BUSSIÈRES.

Et pourquoi ?

SOPHIE.

Ce jeune homme qu’on disait si gai, si étourdi ?

M. DE BUSSIÈRES, souriant, avec amertume.

Oui, autrefois je l’étais.

SOPHIE.

À moins que ce ne soit déjà l’air de la maison… Tenez, monsieur, sans vous connaître, je m’intéresse à vous ; et s’il y a moyen de revenir sur votre marché, je vous le conseille, c’est bien l’endroit le plus triste et le plus solitaire…

M. DE BUSSIÈRES.

C’est ce qu’on m’a dit, et je suis content qu’on ne m’ait pas trompé.

SOPHIE.

Oui ; mais c’est humide, c’est malsain.

M. DE BUSSIÈRES.

Tant mieux, le temps de l’exil y sera moins long.

SOPHIE.

Et puis il y a à peine un arpent ; c’est très petit.