Page:Scribe - Théâtre, 15.djvu/472

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MADAME DE BLANGY.

Il en est bien le maître ; mais il me semble que cela s’accorde mal avec cette politesse et ces manières distinguées dont tu me parlais tout à l’heure.

SOPHIE.

Comme il ne vous connaît pas… Il croyait d’abord que madame était une douairière.

MADAME DE BLANGY.

Je comprends.

SOPHIE.

Mais quoique je lui aie répété que vous étiez jeune et jolie, ça n’y a rien ; fait ; et je n’ai jamais pu le décider à se présenter chez madame.

MADAME DE BLANGY.

À quoi bon, s’il vous plaît ? et de quoi vous mêlez-vous ? Je vous trouve bien singulière de vouloir me forcer à recevoir des gens dont je ne me soucie pas, et plus étonnant encore de vous croire obligée de leur faire les frais de ma personne, et de leur donner mon signalement. Ce monsieur vient pour voir des appartemens, des meubles, un jardin ; il fallait donc lui parler de la maison, et non pas de moi ; car je ne pense pas que je sois comprise dans le mobilier.

SOPHIE.

Je ne croyais pas fâcher madame ! en disant qu’elle est jolie, cela ne m’arrivera plus ; et, si je rencontre M. de Bussières, je lui dirai tout le contraire.

MADAME DE BLANGY.

Et qui vous parle de cela ? et à quoi cela ressemble-t-il ? Je vous prie en grâce, qu’il ne soit question de