Page:Scribe - Théâtre, 15.djvu/473

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moi ni en bien ni en mal ; car je vous répète que je ne veux pas entendre parler de cet étranger, et que je ne veux pas le voir.

SOPHIE, avec impatience.

Eh bien, madame, ni lui non plus.

MADAME DE BLANGY.

Tant mieux, c’est ce que je désire.

SOPHIE.

Eh bien, vous voilà d’accord, et vous n’aurez pas de dispute ensemble ; car il est comme vous dans les larmes, dans les soupirs, et il ne pense à rien qu’à se désoler.

MADAME DE BLANGY.

Vraiment ! Que me dis-tu ?

SOPHIE.

Il a perdu une jeune personne charmante qu’il allait épouser et qu’il adorait.

MADAME DE BLANGY.

Qu’il adorait ! Ah ! que je le plains ! qu’il doit être malheureux ! Je ne lui en veux plus de son impolitesse ; au contraire, cela prouve que, tout entier à sa douleur, le reste n’est rien pour lui : qu’il s’éloigne, qu’il me fuie, je le lui permets.

SOPHIE.

Tenez, tenez, madame, le voilà qui revient par cette allée.

MADAME DE BLANGY, restant à la même place.

Éloignons-nous, respectons son-chagrin ; car, je m’y connais, et il a l’air bien triste et bien malheureux.