Page:Scribe - Théâtre, 15.djvu/475

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M. DE BUSSIÈRES.

Vous ne m’en devez aucune, madame.

MADAME DE BLANGY.

Ce sera pour très peu de temps ; j’ai loué moi-même une campagne qui, d’un instant à l’autre, peut être libre ; demain, aujourd’hui, j’espère en recevoir la nouvelle.

M. DE BUSSIÈRES.

Que cela ne vous gêne pas, madame, je puis attendre maintenant.

MADAME DE BLANGY.

Et comment cela ?

M. DE BUSSIÈRES.

Tout à l’heure, en franchissant la haie du jardin, j’ai vu à cinquante pas, en face, au milieu des rochers une maisonnette où je suis entré, et comme ce pays me plaît beaucoup, je m’y établirai en attendant.

MADAME DE BLANGY.

Y pensez-vous donc ? une maison de paysan ; vous y serez horriblement mal.

M. DE BUSSIÈRES.

Tant mieux, on ne viendra pas m’y trouver, on m’y laissera seul, et quand je suis seul, je suis avec elle.

MADAME DE BLANGY.

Je le conçois, et ce n’est pas moi qui vous enlèverai cette consolation, j’en connais trop le prix.

M. DE BUSSIÈRES.

Quoi ! votre cœur a connu comme le mien le malheur sans espoir, et des regrets éternels ?