Page:Scribe - Théâtre, 15.djvu/486

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pourrait se dissiper, l’illusion se détruire ; car le ménage, même le meilleur, n’est pas tel que l’amour se le représente. L’amour, c’est le ciel, et l’hymen, c’est la terre. Vous y retrouvez toutes les imperfections de ce bas monde, les petits momens de vivacité, d’humeur, de querelle…

M. DE BUSSIÈRES, souriant.

Ah ! vous vous disputiez donc aussi ?

MADAME DE BLANGY.

Quelquefois… il le fallait bien, ne fut-ce que pour se raccommoder.

M. DE BUSSIÈRES.

Ah ! c’est vrai. Je n’aime pas cette idée-là.

MADAME DE BLANGY.

Pourquoi ?

M. DE BUSSIÈRES.

Je ne sais… j’aimais mieux l’autre. Vous dites donc qu’il y avait des momens de brouille ? C’est bien, mais cela m’effraie. Si, nous aussi, nous allions nous brouiller ?

MADAME DE BLANGY.

Pour quel motif ? puisque nous sommes convenus de tout nous dire franchement.

M. DE BUSSIÈRES.

Mais il pourrait arriver tel évènement…

MADAME DE BLANGY.

Lequel ?

M. DE BUSSIÈRES.

Une veuve, telle que vous, est bientôt entourée,