Page:Scribe - Théâtre, 16.djvu/352

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ment-là… hé bien, Alice, hé bien, ma fille, qu’as-tu donc ? je crois que tu pleures.

ALICE.

Pardon, mon père, c’est plus fort que moi.

FARDOWE.

Je te comprends, mon enfant. Ce que j’avais cru deviner est donc vrai. Alice, ton cœur doit m’accuser ; mais avec le temps, avec la réflexion, tu me rendras plus de justice. Tu ne seras pas la femme d’un lord, mais tu seras la fille d’un artiste, d’un honnête homme. Nous n’aurons rien, c’est probable ; mais nous serons fiers de notre pauvreté, cela vaut mieux que de rougir de sa fortune. Allons, Alice ; allons, mon enfant ; sois bonne fille, sèche tes pleurs, et embrasse ton père.

ALICE, pleurant.

Oui, vous avez raison… (À part.) mais en attendant, ça fait bien mal.

FARDOWE.

Allons, allons, ne pensons plus à tout cela, et occupons-nous de notre déjeuner. C’est là, je crois, la cabane d’un garde-chasse, et ces gaillards-là, d’ordinaire, ne se laissent pas manquer de provisions. Holà, quelqu’un.


Scène III.

ALICE, FARDOWE, JULIEN.
JULIEN.

Qu’y a-t-il ? qu’est-ce qui vous amène ?