Page:Scribe - Théâtre, 17.djvu/351

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de ta mère ; et je ne demanderais pas mieux, ton frère, si mon petits-fils était ici.

BERNARDET.

Oui ; mais comme il n’y est pas, comme il y a force majeure…

MADAME DE LORMOY.

Oh ! il reviendra ; j’en suis sûre ; ne me dites pas le contraire.

BERNARDET.

M’en préserve le ciel ! Mais il me semble que sa sœur pourrait toujours se marier en attendant.

CÉLINE.

Non, ma bonne maman.


Air : J’en guette un petit de mon âge.

Faut-il que mon hymen s’apprête,
Quand de nous mon frère est si loin ?
Pour que ce soit un jour de fête,
Il faut qu’il en soit le témoin.
Autrement, dans la foule immense :
Que d’un hymen attire la splendeur,
Loin, hélas ! de voir mon bonheur,
Vous ne verriez que son absence.

BERNARDET, à part.

Je n’ai jamais vu de jeune personne aussi peu pressée de se marier.

MADAME DE LORMOY.

Songez donc qu’à chaque instant nous pouvons le voir paraître. Tous les jours, il arrive des prisonniers du fond de la Russie. N’est-ce pas, ma chère baronne ?

LA BARONNE.

Oui, ma tante.